Il y a 100 ans Einstein et son collègue
Grossman termine l’élaboration de la théorie de la relativité générale. 10 ans
plus tôt, il avait formalisé assez rapidement la théorie de la relativité
restreinte. Plusieurs scientifiques avant Einstein, avaient approché cette
théorie mais c’est Einstein qui la formalisa et la publia en 1905.
C’est quoi la relativité restreinte ?
Il faut d’abord définir ce qu’est
un référentiel. Un référentiel est un ensemble de références fixes par rapport à
un observateur, permettant de décrire le temps et la position d’un mobile à
tout instant.
La relativité restreinte s’intéresse au
cas où deux observateurs se déplacent l’un par rapport à l’autre en ligne droit
et a vitesse constante. Les référentiels lies à chaque observateur sont dits
galiléens C’est, bien entendu, un cas particulier du déplacement de 2
observateurs. Cela ne s’applique pas au cas où l’un est au sol et l’autre sur un
manégé, ni à celui d’un observateur au sol et l’autre dans une fusée au
décollage. C’est pour cela que cette théorie de la relativité est qualifiée de restreinte
(Restreinte a ce cas particulier)
La théorie est basée sur 2
affirmations :
1 – Le résultat d’une expérience est la
même pour l’observateur lie au référentiel quel que soit le référentiel où se
trouve l’observateur
2 – Dans l’univers, il n’est pas
possible de dépasser une vitesse appelée c. Aujourd'hui, elle correspond à la
vitesse de la lumière dans le vide soit environ 300 000 km/s
La relativité du résultat d’une expérience
La première affirmation, bien que contre-intuitive
est facile à vérifier. Faisons tomber une bille entre nos jambes alors que l’on
est dans un train qui roule à 300 km/h. Comme quand vous faite cette même
expérience dans votre salon, la bille va bien tomber entre vos pieds et en
ligne droite. Votre bille est attirée par la pesanteur. Vous pensiez peut-être
que la bille allait tomber derrière vous car le train se déplace et bien non,
la bille tombe bien à la vertical du plancher du train. Pour l’observateur qui
est au sol, la bille ne tombe pas à la vertical mais suit une parabole. Si vous
regardez, depuis le train, un expérimentateur qui lâche une bille entre ses
jambes, vous verrez la bille tomber entre ses pieds et vous vous dites, cette
fois la bille est bien tombée à la verticale bien que je me déplace à grande
vitesse. En fait, il faudrait mentalement se référer à la fenêtre du train.
Lorsque la bille a été lâchée, elle était près du bord gauche de la fenêtre et
qu’elle était au bord droit lorsque la bille a touché le sol. Par rapport au train,
la chute n’est donc pas verticale suivant la pesanteur.
Sur cet exemple dans l’espace, on
comprend que le résultat d’une expérience dépend de la vitesse du référentiel
dans lequel on l’observe. Nous avons aussi vu, que la même expérience faite
dans 2 référentiels différents a le même résultat pour l’observateur fixe dans
le repère de l’expérience.
Et le temps dans tout ceci ?
Jusqu’à maintenant, on reste dans des
vitesses très faibles par rapport à la vitesse de la lumière. A basse vitesse,
un mobile se déplace à la vitesse V1 dans un référentiel qui se déplace
lui-même à la vitesse V2, par rapport à un observateur immobile, la vitesse du
mobile est égale à V1+V2.
Toutes les expériences faites à ce jour,
montre que la vitesse de la lumière est la même quel que soit le référentiel. Dès
le 19e siècle, les scientifiques connaissaient ce phénomène. Avec la précision de
mesure d'aujourd'hui, ceci est toujours vérifié.
Faisons une petite expérience
imaginaire. Un observateur est dans une fusée en verre qui vole a une vitesse moitié
de celle de la lumière. Au plafond de la fusée, nous mettons un miroir au
plafond de la fusée. L’observateur se place sous le miroir et allume sa lampe.
Il reçoit la lumière réfléchie par le miroir au bout d’un certain temps. La
distance parcourue par la lumière est égale au trajet aller-retour entre
l’observateur et le miroir.
Pour l’observateur qui est reste au sol,
L’endroit du ciel où la lumière a été émise et l’endroit où elle éclaire
l’observateur embarque dans la fusée n’est pas le même, Pour l’observateur au
sol, la lumière a parcouru plus de chemin que pour l’observateur embarqué. La
lumière ayant la même vitesse pour les observateurs au sol et dans la fusée, la
lumière aurait mis plus de temps au sol que dans la fusée or l’heure à laquelle
part la lumière et l’heure où elle arrive est la même à bord et au sol. Seul
explication proposée par la relativité, c’est que le temps passe moins vite
dans la fusée qu’au sol. On comprend alors que plus la fusée va vite et plus le
temps ralenti.
De plus si l’observateur dans la fusée
et celui au sol mesurent la longueur de la fusée, celui qui est au sol trouvera
la fusée plus courte que celui qui est à bord.
Et la masse?
Pour pousser un gros c’est plus
difficile que de pousser un petit. C’est une expérience évidente. Et bien, ce qu’Einstein
a montré, c’est que la masse d’un corps augmente avec sa vitesse. C’a veut dire
que le gros est encore plus difficile à bouger quand il va vite car sa masse
augmente et s’oppose à la force que l’on déploie pour le bouger.
Mais alors à la vitesse c que se passe
t’il. Pour Einstein, la masse (et l’énergie) est infinie. Pour atteindre cette
vitesse, il aurait donc fallu produire une énergie et une force infinie. Ceci
n’est pas possible. Pour un corps avec une masse, il n’est pas possible
d’atteindre la vitesse c. Pour la lumière, il n’en est pas de même car la
lumière n’a pas de masse. Les mesures actuelles, montre que la vitesse de la
lumière dans le vide est égale à c.
Et l’énergie ?
Pour la relativité, la masse et l’énergie
sont équivalente. Vous avez déjà entendu parler de
E = mc2
E est l’énergie totale contenue dans
l’objet, m est sa masse et c’est la vitesse limite dont on a déjà parlé.
Cette relation a été vérifiée à travers
les explosions atomiques. Lors d’une explosion nucléaire, La masse d’uranium
qui explose, par exemple, se transforme en d’autres produits de masse totale
plus faible que la masse d’uranium initiale. La différence est dissipée en
énergie. La somme des énergies dissipées mesurée est égale à l’écart de masse
multipliée par le carré de la vitesse limite c comme prévu par la relativité.
Mais à quoi tout ceci s’applique ?
Tout d’abord à basse vitesse les lois de
Newton et de la relativité sont très proches et l’écart est généralement
indétectable par les outils de mesure que nous possédons.
Les basses vitesses veulent dire moins
de 1/10e de la vitesse de la lumière soit 30 000 km/s soit environ 100 millions
de km/h.
Évidemment, pour la lumière et les ondes
d’une manière générale, il est indispensable de prendre en compte la
relativité. C’est aussi le cas de la plupart des particules.
Pour toute les applications terrestres,
y compris les satellites et fusées, la vitesse est très inférieure a 1/10e des c et donc ces
applications n’ont pas besoin de la relativité restreinte pour fonctionner.
Il existe, cependant, une application
terrestre qui a besoin de la relativité, c’est le GPS. Les satellites GPS
volent à 4 km/s par rapport à la terre et donc loin de des 30 000 km/s.
Néanmoins, le GPS demande une stabilité des horloges de un millionième de
seconde. Malgré la faible vitesse des satellites GPS, sur 1 journée, le
ralentissement du temps à bord des satellites induirait environ 7 millionièmes
de seconde de retard par rapport aux horloges terrestre. Ceci entrainerait une
erreur de plusieurs centaines de mètre par jour. C’est pourquoi, les horloges
de bord des satellites GPS sont corrigées du retard relativiste.
Pour vous faire rire, sachez que les
généraux américains responsables des premiers satellites GPS avaient demandé
que la correction puisse être enlevée en vol, au cas où la théorie de la
relativité serait fausse. C’est dire s’ils y croyaient. Aujourd'hui, la
correction est toujours appliquée et la précision du GPS est celle prévue.
C’est une bonne vérification de la véracité de la théorie de la relativité.